top of page

BY PASS GASTRIQUE EN Y

Cette intervention combine une réduction importante de l’estomac et une petite malabsorption. Elle consiste à créer une poche gastrique ,ou arrivent les aliments, séparée du reste de l’estomac. La partie proximale du grêle est ensuite séparée en deux. Le segment inferieure (anse alimentaire de Roux) est attaché à la petite poche gastrique et le segment supérieur (anse Bilio-Pancreatique) rattaché plus bas sur l’anse de Roux. Les aliments passent ainsi de la poche gastrique dans la partie initiale de l’intestin en court-circuitant non seulement la plus grande partie de l’estomac mais également le duodénum et les premières anses jéjunale (50 à 70 cm) ce qui perturbe la digestion  et l’absorption des aliments
Apres un bypass gastrique en Y plusieurs mécanismes contribuent à induire une perte de poids 
-    Une diminution de la sensation de faim liée à la diminution de la Ghreline (hormone stimulant l’appétit) mais moins qu’après une sleeve gastrectomie.
-    Une diminution de la capacité gastrique
-    Une vidange gastrique très accélérée liée au court-circuit du pylore provoquant une sécrétion plus précoce des hormones de la satiété (PYY et GLP1).
-    Une malabsorption qui concerne surtout les graisses et à un moindre degré les protéines 
-    Enfin une réaction aversive envers les aliments sucrés en cas dumping syndrome

 

Résultats

La perte pondérale est  de 60 à 80 % de l’excès de poids en 18 mois. Au-delà la perte de poids se maintient chez 2/3 des opérés mais 1/3 reprennent du poids parce qu’ils ne respectent pas les consignes alimentaires.
En cas de diabète de type 2 ; le bypass gastrique  entraine une rémission complète dans 71% des cas (normalisation de la glycémie sans comprimés ni insuline) et une amélioration (diminution du traitement et des doses d’insuline) dans les autres  cas ( ref).

 

Effets secondaires

Le dumping syndrome précoce est l’effet secondaire le plus fréquent (70 % des cas). Causé par  l’arrivée massive et rapide dans l’intestin (pas de pylore) d’aliments très riche en graisse ou en sucre il se traduit par des malaises avec sueurs, fatigue intense, palpitation, nausée et parfois diarrhée qui surviennent juste après un repas. Lié au comportement alimentaire ce syndrome peut être contrôlé par l’éviction des sucres simples et le plus souvent disparait après 18 mois..
Le dumping syndrome tardif (hypoglycémie) est beaucoup plus rare (1 à 2 %) et s’observe généralement deux ans après l’intervention. Il se traduit par des signes de glycopénie (faim, tremblements,  fatigue, trouble de l’équilibre, confusion et parfois perte de  connaissance) survenant 2 à 3 heures après le repas. Les formes les plus graves peuvent imposer une suppression du bypass 
Ballonnement et diarrhée peuvent survenir occasionnellement du fait de la malabsorption. Ils peuvent être liés à une intolérance aux produits laitiers (1 à 2 %) ou à une pullulation bactérienne mais le plus souvent ils sont dus à une alimentation trop riche en graisse ou en sucre ( grasse ou sucré)
Les blocages alimentaires et les vomissements sont rares et le plus souvent ils sont dus à  une mauvaise compliance diététique ; repas trop volumineux, trop rapidement avalé, ou insuffisamment mastiqué

 

Complications

Le risque de complications immédiates est le même qu’après sleeve gastrectomie (de l’ordre de 5 %) et le  risque de mortalité de moins de 0.3%. Les complications précoces les plus graves sont :
-    Les fistules au niveau la ligne d’agrafes et ou des anastomoses digestives ; 1 à 2%
-    Les hémorragies postopératoires ; 1 %
-    Les occlusions du grêle ; 1 %
En revanche les complications à distance sont bien plus fréquentes qu’après sleeve gastrectomies. En effet le taux complications à long terme est globalement de 15 à 20%, dans les séries avec plus de 5 ans de recul (ref).  Les plus fréquentes sont ;
-    Les ulcères anastomotiques ; 1 à 4%
-    Les sténoses de l’anastomose ; 2 à 6%
-    Les occlusions sur brides ; 2 %
-    Les hernies internes (5 à 10 %) qui entrainent soit des douleurs abdominales chroniques  (2/3 des cas) soit des  occlusions par étranglement du grêle (1/3 des cas) imposant une ré-intervention en urgence.  
-    Les carences nutritionnelles  en vitamines (X) et en oligoéléments (Y)  

 

Avantages

-    Pas de matériel étranger
-    Bonne perte de poids
-    Rémission du diabète de type 2 indépendamment de la perte de poids
-    Réversible en cas de complication (mais reprise de poids après réversion)

Inconvénients

-    L’estomac exclu, le duodénum et les voies biliaires sont inaccessibles à l’endoscopie
-    La malabsorption impose une supplémentation à vie en vitamines et en oligoéléments et elle peut modifier l’efficacité des traitements médicamenteux
-    L’exclusion du pylore expose à risque élevé de dumping syndrome et d’hypoglycémies tardives 
-    La création de l’anse en Y expose aux risques d’occlusions sur brides ou hernies internes 
-    En cas de reprise de poids peu de solutions satisfaisantes

 

Références Bibliographiques

Weight and type 2 diabetes after bariatric surgery: systematic review and meta-analysis.

Buchwald H, Estok R, Fahrbach K, Banel D, Jensen MD, Pories WJ, Bantle JP, Sledge I.

Am J Med. 2009 Mar;122(3):248-256.e5. doi: 10.1016/j.amjmed.2008.09.041. Review

Laparoscopic Roux-en-Y gastric bypass: significant long-term weight loss, improvement of obesity-related comorbidities and quality of life.

Suter M, Donadini A, Romy S, Demartines N, Giusti V.

Ann Surg. 2011 Aug;254(2):267-73. doi: 10.1097/SLA.0b013e3182263b66.

 

 

Gastric bypass. Principles, complications, and results.

Marmuse JP, Parenti LR.

J Visc Surg. 2010 Oct;147(5 Suppl):e31-7. doi: 10.1016/j.jviscsurg.2010.08.014. No abstract available

 

Hypoglycaemia after gastric bypass: mechanisms and treatment.

Ritz P, Vaurs C, Barigou M, Hanaire H.

Diabetes Obes Metab. 2016 Mar;18(3):217-23. doi: 10.1111/dom.12592. Epub 2016 Jan 5. Review

bottom of page